2012.05.04

2012.05.04

La FTQ à Trois-Rivières : pour une meilleure redistribution de la richesse

Trois-Rivières, le 3 mai 2012 – Le président et le secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Michel Arsenault et Daniel Boyer, poursuivent leur tournée régionale en s’arrêtant à Trois-Rivières.

Avant de participer en soirée à la réunion du Conseil régional FTQ Mauricie et Centre-du-Québec, les deux dirigeants ont visité la centrale Gentilly-2 de même que l’usine Kruger.

Alors que les travailleuses et les travailleurs syndiqués de la région en arrachent pour contrer la perte d’emplois et la détérioration des conditions de travail, le président de la FTQ s’en est pris vertement aux propos véhiculés récemment par le Conseil du patronat du Québec (CPQ).

« Le CPQ s’en prend au Code du travail et aux dispositions anti-scabs. Il veut mettre des embûches dans le processus d’accréditation syndicale, il veut restreindre les règles de santé et de sécurité du travail, particulièrement celles qui touchent les retraits préventifs, et il se plaint par-dessus tout des taxes sur la masse salariale.

« Ben voyons donc! L’impôt des entreprises fond comme neige au soleil. La taxe sur le capital a été abolie au Québec et au niveau du taux général d’imposition, les entreprises canadiennes sont passées d’un taux de 43 % en 2000 à 26 % en 2012 : un cadeau de dizaines de milliards de dollars! Et le CPQ a le culot de se plaindre qu’il y a trop de syndicalisation! J’aimerais lui rappeler que la richesse d’une société se mesure également à la hauteur du niveau de vie de sa population. Quand on sait qu’au Québec, selon les dernières données (2010), un homme non syndiqué gagnait en moyenne 21,05 $ l’heure, contre 24,60 $ pour un syndiqué (16,9 % de plus) et qu’une femme non syndiquée gagnait 17,57 $ alors qu’une syndiquée touchait 23,27 $ (32,4 % de plus), on comprend vite l’intérêt d’être syndiqué. Non seulement cela procure-t-il aux individus un meilleur niveau de vie, mais cela en fait également des contribuables et des consommateurs qui soutiennent davantage l’économie », a soutenu Michel Arsenault.

Jouer les uns contre les autres

André Fleury, le président du Conseil régional, ajoute de l’eau au moulin : « La situation régionale est de plus en plus difficile et c’est dû en très grande partie aux pertes d’emplois et aux concessions toujours plus grandes qu’on demande aux employés. Par exemple, le personnel de Kruger est passé de 1 200 à 350 personnes en cinq ans et on a déjà consenti des réductions de salaire de 10 %. Aujourd’hui, on nous demande d’en faire davantage. C’est inacceptable. Même chose à l’usine Laurentide des Produits forestiers Résolu, alors qu’on essaie de jouer les usines les unes contre les autres et que les menaces de fermetures pleuvent sans arrêt sur les travailleurs et les travailleuses. On n’est vraiment pas sorti du bois, mais une chance qu’on a des syndicats pour nous défendre et que la FTQ est derrière nous. »

Pour le secrétaire général de la FTQ, Daniel Boyer, il faut ajouter à cela un bon nombre de dossiers qui occupent sans relâche les militantes et les militants syndicaux. « Je pense principalement au dossier de la retraite où certains employeurs voudraient couper dans les régimes existants et où le gouvernement n’a pas d’autre chose à offrir qu’un régime volontaire d’épargne-retraite sans aucune obligation pour les employeurs, plutôt que d’améliorer le Régime de rentes du Québec. Je pense aussi au Plan Nord qui ne semble pas envisager une deuxième et une troisième transformation. Cela profiterait à des régions comme la Mauricie et le Centre-du-Québec. Et je n’oublie pas le dossier de la construction, celui de la privatisation des services de santé ou encore, celui de la hausse des frais de scolarité. Du pain sur la planche? On en a chaque jour! »

Le dossier de Gentilly

« Pour parler clair, a ajouté Michel Dupont, conseiller régional de la FTQ en Mauricie et dans le Centre-du-Québec, nous avons deux préoccupations majeures en ce qui concerne la poursuite des activités de Gentilly-2. Tout d’abord, l’assurance que la réfection sera faite de façon fiable et sécuritaire. Et deuxièmement, compte tenu de cette assurance, nous avons à cœur le développement économique local et régional, avec le maintien d’emplois de qualité et la création de centaines d’emplois indirects requis par la réfection de la centrale dans plusieurs domaines d’activités économiques.

Le conseiller régional a rappelé que Gentilly-2 comble les besoins de plus de 270 000 résidences du Québec, soit l’équivalent d’une ville comme Laval, et qu’elle joue un rôle clé dans la stabilisation du réseau d’Hydro-Québec et la sécurité d’approvisionnement en électricité, puisqu’elle ne dépend ni du niveau des réservoirs, ni du caprice des vents.

Appui à la lutte étudiante

Les quatre dirigeants syndicaux ont profité de l’occasion pour souhaiter une issue satisfaisante à la grève qui touche les étudiantes et les étudiants du Québec, dont près de 2 000 à Trois-Rivières. Maintenant que les deux parties ont déposé publiquement leurs positions, elles doivent maintenant s’asseoir et entamer une véritable négociation.

Rappelons que le 29e Congrès de la FTQ, en décembre 2010, se prononçait pour la gratuité scolaire. Le déclenchement de la grève étudiante a permis à la centrale syndicale de traduire concrètement cet appui.

La FTQ est la plus grande centrale syndicale du Québec avec plus de 600 000 membres.

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